Dans un match en retard comptant pour la 5ème journée de Ligue 1, Etoile Sportive du Sahel et Espérance Sportive de Tunis se sont opposées hier soir sur la pelouse du stade olympique de Sousse devant une assistance estimée à 11 000 spectateurs.
Tous les fans de football attendaient avec impatience cette rencontre qui mettait aux prises les deux meilleures équipes Tunisiennes des deux dernières saisons. Avec deux effectifs riches et composés de plusieurs joueurs internationaux, le spectacle promettait d’être au rendez-vous.
Malheureusement, il n’en eut rien de tout cela : rythme lent, maladresses techniques, arbitrage nul, des scènes de guérilla dans les gradins, des responsables errant sur la pelouse et cerise sur le gâteau, une bagarre générale entre joueurs, pourtant coéquipiers en équipe nationale pour la plupart d’entre eux.
Dès le début du match, une énorme pression se dégageait du terrain. Les contacts étaient trop appuyés et on n’a pas attendu longtemps pour voir les premières frictions entre joueurs. L’indulgence de l’arbitre du match, Amir Ayadi, face aux gestes antisportifs et répétitifs des joueurs a empiré les choses. Abderrazek et Badri auraient pu être expulsés avant la demi-heure de jeu, n’eut été le manque de courage de l’homme en noir.
Côté jeu, l’ESS était légèrement meilleure que son adversaire du jour et aurait pu prendre l’avantage sur un penalty non sifflé par Ayadi après une faute de Chaaleli sur Abderrazek. Mais le rythme de jeu, très moyen, imposé par les étoilés n’a pas suffi à mettre en défaut une équipe espérantiste regroupée à l’arrière et procédant en contre-attaque. Les occasions furent très rares pendant les 90 minutes de la rencontre d’un côté comme de l’autre. Le match était tellement médiocre et terne qu’on ne peut vraiment pas en dire plus sur le plan technico-tactique.
Dans le temps additionnel de la rencontre, l’arbitre du match s’est enfin décidé à devenir plus sévère en expulsant 3 joueurs en l’espace de quelques minutes après une bagarre générale qui a été déclenchée par les joueurs étoilés, certainement frustrés du résultat du match. Après 13 minutes de temps additionnels, justifiées par plusieurs arrêts de jeu dont celui causé par une pluie de fumigènes lancés sur le terrain, Ayadi siffla la fin du pire « classico » de l’Histoire du football Tunisien (Même si on devrait réserver ce substantif aux vrais classicos de football).
Ce match met en avant, encore une fois, l’état piteux de notre football, et ce à tous les niveaux :
- L’organisation des matchs : La FTF a certes fait des progrès dans ce domaine en instaurant de nouvelles règles qui limitent l’accès à la main courante, mais beaucoup reste à faire face à des dirigeants irrespectueux.
- L’arbitrage : Même si plusieurs jeunes arbitres ont récemment émergé sur la scène, la qualité n’y est toujours pas.
- L’encadrement des supporters : On attend toujours le texte de loi organisant l’entrée aux stades. Cette loi devrait diminuer sensiblement les débordements des supporters.
- La discipline au sein des clubs : Les clubs doivent prendre leur responsabilité face au fléau de violence qui ne cesse d’augmenter. Chaque club devrait instaurer une charte disciplinaire stricte qui pénaliserait tout joueur qui enfreindrait les règles du fairplay sportif.
A.G
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