Les matchs se suivent et se ressemblent dans les stades tunisiens. Habitué à des fins houleuses lors des rencontres en Tunisie, on ne parle plus de football mais plutôt de violence, d’envahissement de terrains, d’actes de vandalisme….
D’où la question : Jusqu’où ira la violence dans nos stades ?
Le dernier match qui a mis aux prises El Gawafel Sportif de Gafsa et l’Union Sportive de Ben Guerdane a été marqué par des « scènes de guérilla » entre les dirigeants des deux clubs.
Ce n’est pas un fait inédit, puisque on assiste, à cette violence quasiment chaque weekend. Cette violence est devenue coutumière.
Le quotidien français le Monde a publié un article concernant les violences dans les stades en Tunisie, et a interrogé sur ce « fléau » deux personnalités qui connaissent bien le football tunisien : Gérard Buscher qui a entrainé plusieurs clubs en Tunisie et Mehdi Ben Gharbia, ancien président du Club Athlétique Bizertin estiment que ce phénomène s’est amplifié ces dernières années .
Gérard Buscher:
« Depuis la révolution de 2011, plus précisément. Il n’y a pas des problèmes à chaque journée de championnat, mais cela arrive de plus en plus souvent. Avant, les autorités se montraient beaucoup plus répressives, même si les stades ont toujours été un défouloir, où des gens venaient scander des slogans hostiles à Ben Ali…Recevoir des projectiles pendant un match, voir des joueurs blessés, c’est devenu presque banal. Or c’est inadmissible. Des sanctions sont prononcées, mais la plupart du temps elles ne sont pas appliquées dans leur totalité. On va décider de suspendre un dirigeant trois ans et finalement il ne le sera que trois mois ! Il y a une sorte de culture du pardon. Si on veut vraiment lutter contre ce fléau, il faut des mesures dissuasives, comme le retrait de points ou des suspensions lourdes. »
Mehdi Ben Gharbia :
« Les stades sont un endroit où on se rebelle. C’était déjà le cas sous la dictature de Ben Ali. Aujourd’hui, le contexte est différent, car la Tunisie est une jeune démocratie et les Tunisiens font l’apprentissage de cette liberté. Certains d’entre eux croient qu’on peut tout se permettre, que tout est autorisé. Il est évident que ces incidents ne donnent pas une image optimale du pays. Le gouvernement est conscient de la situation, il faut durcir les sanctions. »
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article ici sur le site de « Le Monde »