Qui aurait pu imaginer un seul instant il y a quelques mois que le Club Africain allait se hisser début Février à la quatrième place du classement à trois points du deuxième. Qui aurait pu imaginer que le CA allait développer un football aussi plaisant que celui développé face à l’Etoile du Sahel ou la JS Kairouanaise.
Il y a quelques mois le Club Africain bataillait en bas du tableau, vivait l’une des périodes les plus sombres de son histoire : un président avaient pris en hotage le club, dépensé des milliards pour rien, le club se trouvait endetté, sans aucune structure administrative, avec un entraîneur italien qui ne voulait pas lâcher le morceau malgré toutes les débâcles.
On craignait le pire pour le Club Africain. Jouer le maintien était plus qu’envisageable. Le souvenir de l’expérience du Stade Tunisien d’il y a deux ans hantait tous les esprits clubistes.
La situation s’est empirée après l’élimination humiliante en Coupe de la Confédération, et le maintien du statu-quo ne pouvait plus se poursuivre. Slim Riahi a alors jeté l’éponge et présenté sa démission pour la nième fois. On pensait tous que c’était du cinéma car personne n’oserait relever un tel défi et de telles dettes. Mais le nouveau bureau directeur intérimaire composé de jeunes a pris le risque et est en train de relever le défi.
Depuis, le club de Beb Jedid n’arrête pas de nous surprendre, enchaînant les victoires et les belles prestations. Depuis l’arrivée de Bertrand Marchand le CA a retrouvé un jeu séduisant porté vers l’avant. Les joueurs cadres ont retrouvé leurs sensations, les jeunes ont de plus en plus confiance en eux-mêmes. Quelques recrutements bon marché, mais ô combien judicieux, ont apporté le plus attendu. Les joueurs ayant exprimé le souhait de partir, quant à eux, ont été libérés pour équilibrer les comptes.
Nous avons l’impression que le Club Africain vit une nouvelle ère avec cette nouvelle manière de manager, une manière atypique, plus moderne. On sent que les joueurs ont épanouis, Saber Khalifa, Ghazi Ayadi, Ali Abdi, Tijani Belaid sont en train de donner leurs meilleures prestations. Bref, les rouges et blancs ont retrouvé leur âme.
Afin qu’il continue sa progression le CA doit continuer à travailler de la même manière, c’est-à-dire avec les mêmes ingrédients, et sans pression. Les clubistes, qui ont retrouvé enfin leur club, ne doivent pas se préoccuper des résultats immédiats. Ils ne doivent pas mettre la pression sur ce groupe en voulant à tout prix jouer les titres. C’est une phase de transition, et le CA est en train de renaître et peut être aussi est en train d’inventer une nouvelle manière de manager une équipe de football…